jeudi 2 octobre 2008

Chihuahua avec jo et anaïs

«Pasele. Habitaciones con baño privado. Nuevo Hotel Plaza. Ambiente Familiar. Precios económicos ! ROOMS WITH PRIVATED SHOWER-LOW PRICE»
Jo et moi tombons en pâmoison devant cet hôtel bourré de qualités. Et juste derrière la cathédrale! Le guide du Routard s’est vraiment pas foutu de nous ! Pour tout français un tant soit peu familiarisé avec le guide Michelin, la seule lecture du mot "Plaza" entraîne l’émoi. Il rappelle à notre imaginaire collectif le Plaza Athénée, ce palace parisien de démesure.
Sauf que… (un cours de civilisation mexicaine s’impose)
Ambiente familiar veut dire que la nuit on entend des bébés brailler depuis les appartements du dessus et que l'endroit est infesté de blattes. Les cafards se croient chez mémé. Et chacun fait le ménage dans sa chambre. Et puis quoi encore, on n’est pas à l’hôtel !
Notre chambre a la jaunisse. Tout est d’un autre âge. Meubles et murs donnent l’impression d’être fatigués par leurs vies précédentes. Le souffle tiède qu'exhalent les tiroirs et les placards est celui d’une bouche aux dents pourries!
Le moindre détail surprend. La télé (un fossile avec boîtier en bois) est alimentée par un cordon raccordé au lustre qui pend du plafond. La chaise en métal brillant recouvert de skaï rouge semble attendre l’entrée d’un boxeur. Une serviette blanche dort sur le dossier. Il s’en épongera le front et ressortira du vestiaire, ce lieu de passage qui vous précipite dans le match car pour rien au monde on n’y resterait UNE seconde de plus.
La tringle à rideaux plie sous le poids des voilages, et le parquet sous nos pas.
L’endroit vit. On voit ses yeux à travers les trous pratiqués dans chaque porte, là où se trouvaient peut être un jour des serrures. La soufflerie le remplit d’une fraîcheur de morgue. Le tout sous un jour blafard.
Mais peu nous importe de passer la nuit dans cette imposture déguisée en chambre à coucher. Le rire s'empare de nous. Les taies d’oreillers en plastique, la douche (« privatisée » comme dit l’annonce), la réaction prévisible d’anaïs…
Suivre son instinct de survie = Prendre la tangente
Une nuit passée à se calfeutrer dans nos sacs de couchage pour éviter les éboulements de cucarachas nous en convaincra ! Sérieusement, c'est à peine si j'osais ouvrir la bouche pour respirer !
En route pour le CHEPE tchou tchouuuu

Sinon Chihuahua, c'était comme ça :

et aussi comme ça:

et parfois même comme ça:

et alors ça, c'est vraiment pas souvent mais ça arrive:


"sortie de secours"
beau message hein?



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