dimanche 16 décembre 2007
Et pendant ce temps là, à Veracruz...
Quelques photos des deux jours trop tranquilles passés à Veracruz en compagnie de Manu et Charlotte. Une bouffée d'air et d'eau de mer post-exams, j'achète :D
Démenti: contrairement à ce que disent les guides touristiques et la plupart des mexicains, Veracruz est une ville très charmante, et les plages n'y sont pas couvertes de puits de pétrole... L'eau est d'ailleurs bien plus claire que sur certaines plages de la Méditerranée ! Le nouveau port et le fort San Juan de Ulua m'ont beaucoup plus. C'est une ville industrielle et active, et par de nombreux côtés ça la rend belle. Ca change des bourgades typiques et des villes coloniales. Et surtout le climat... hmhmh chaud et tropical, j'aime !
Mexique-Haut
Charlotte, Moi, Manu et Seb sommes montés en haut de la Torre Latino-Americana le week end dernier pour pic-niquer au sommet du mirador. Panorama de ouf. Jettez un oeil au traffic, rendez-vous compte de l'étendue de la tentacule, admirez les contrastes, les beautés de pierres ou d'acier, vivez mexico en instantané...
Polloacan
Coyoacan est un ancien petit village des environs de Mexico récemment phagocyté par la mégapole. Jadis y vécurent Diego et Frida, et chaque dimanche s'y tiennent simultanément un séduisant petit marché d'artisanat et des cours de danse en plein air. Le nom de la désormais célèbre colonia est une contraction nahuatl signifiant "ville des coyotes".
Tout cela est fort intéressant mais n'a finalement rien à voir avec ce dont je veux vous parler. J'exige uniquement que vous reteniez la chose suivante: en espagnol, poulet se dit "pollo". Car en effet, il serait tout à fait pertinent de rebaptiser la Calle Lopez en Polloacan (ville des poulets morts, par opposition à Gallinacan si ces derniers étaient vivants): elle regorge d'échopes très insalubres où l'on découpe et vend le poulet. Les commerçants approvisionnent tout le centre de la ville en volaille. Précisons que le poulet est la BASE de l'alimentation mexicaine. C'est précisément là que la survie devient difficile...
On ne sort pas intact d'un spectacle tel que le déchargement des camions de poulet le matin à 7h (poulets NUS, à même la glace, lancés aux commerçants à mains NUES, posés en plein air et sous un soleil NU, sur les comptoirs NUS)... Toute la journée, les employés font chanter leurs grandes cisailles, broyent et débitent, tandis que les eaux usées des boucheries stagnent dans les canniveaux, avant de trouver des égouts pendant la nuit. L'après-midi, il est fréquent de croiser des brouettes remplies de glace d'où dépassent des pâtes inertes et des chutes d'escalopes.
Bref si vous êtes d'avis que la viande réduit votre pouvoir d'achat comme peau de chagrin, si vous êtes végétarien en herbe, rien ne vaut un passage (même furtif) dans la Calle Lopez pour achever de vous persuader de ne plus consommer de poulet. Je doute qu'après ça vous réclamiez des photos, mais l'aspect folklo vaut tout de même le détour... Osez !
Tout cela est fort intéressant mais n'a finalement rien à voir avec ce dont je veux vous parler. J'exige uniquement que vous reteniez la chose suivante: en espagnol, poulet se dit "pollo". Car en effet, il serait tout à fait pertinent de rebaptiser la Calle Lopez en Polloacan (ville des poulets morts, par opposition à Gallinacan si ces derniers étaient vivants): elle regorge d'échopes très insalubres où l'on découpe et vend le poulet. Les commerçants approvisionnent tout le centre de la ville en volaille. Précisons que le poulet est la BASE de l'alimentation mexicaine. C'est précisément là que la survie devient difficile...
On ne sort pas intact d'un spectacle tel que le déchargement des camions de poulet le matin à 7h (poulets NUS, à même la glace, lancés aux commerçants à mains NUES, posés en plein air et sous un soleil NU, sur les comptoirs NUS)... Toute la journée, les employés font chanter leurs grandes cisailles, broyent et débitent, tandis que les eaux usées des boucheries stagnent dans les canniveaux, avant de trouver des égouts pendant la nuit. L'après-midi, il est fréquent de croiser des brouettes remplies de glace d'où dépassent des pâtes inertes et des chutes d'escalopes.
Bref si vous êtes d'avis que la viande réduit votre pouvoir d'achat comme peau de chagrin, si vous êtes végétarien en herbe, rien ne vaut un passage (même furtif) dans la Calle Lopez pour achever de vous persuader de ne plus consommer de poulet. Je doute qu'après ça vous réclamiez des photos, mais l'aspect folklo vaut tout de même le détour... Osez !
Calle Lopez
Depuis deux semaines je n'habites plus chez moi. Cela ne fait pas de moi pour autant un SDF au DF. Je crèche chez des amis dans le centre historique de Mexico (au départ c'est chez Charlotte) et on s'y réfère comme à la Calle Lopez ou à l'Ochenta y Tres (83). Changement total de décor, sympathique à bien des égards :) Comment vous expliquez...
Chez charlotte on a service jukebox gratuit grace au puesto d’en bas qui crache ses décibels à toute heure (ya du bon son donc ça gère). Chez charlotte le matin on se fait sortir du lit a 7h30 par deux sauvages qui meuglent « gaaaaas » (c’est comme ça qu’ils vendent leurs bonbonnes de gaz, à la criée), quand c’est pas par la cloche de la tournée des éboueurs. Chez charlotte à partir de 22h, la cuisine est investie par les cucarachas (non non, pas par des cariocas qui dansent la samba, par des cucarachas = des blattes). Chez charlotte il y a une grande terrasse pour se lézarder au soleil et admirer la torre latino-americana. En bas de Chez charlotte il y a une boulangerie à la production industrielle qui vend des croissants exquis pour quelques kopeks. Chez charlotte il y a des colocs mexicains qui miaulent (?). Chez charlotte on mange de la purée maison avec du jambon haché (miaaaam, comme quand j’étais tout lardon). Chez charlotte le jet de la douche délivre une pression a peu près correcte et objectivement efficace. Chez charlotte tous les soirs on entend la Garde Montée fouler le macadam en rentrant de l’Alameda central (Mexico City's Central Park). Chez charlotte on se procure des dvd piratés emballés prêt à mater en moins de 20 secondes montre en main. Chez charlotte on chante fort même après minuit. Chez la ptite charlotte on "toque toque toque qui est là" parce que l’interphone ne marche pas. Chez charlotte on loge une bonne partie des refugiés de la ville (français, allemands, péruviens, mexicains...). Chez charlotte on est un peu comme chez soi :D
Cependant à l'heure où je vous parle l'appart' est vide, tout le monde étant parti en vacances vers d'autres horizons, tandis que bibi se prépare à quitter mexico dans quelques heures pour San Francisco (!)
jeudi 22 novembre 2007
Du côté de chez vous (vos envies prennent vie avec Leroy Merlin)
Oui j'ai cedé aux sirènes de la réclame, j'ai des chats à nourrir moi... Tour du locataire !
mercredi 14 novembre 2007
Salmigondis
Chers tous,
Je voudrais vous recommander le film "La faute à Fidel" de Julie Gavras, sorti en France il y a tout juste un an dans un relatif anonymat. Je rentre à peine du cinéma, où il était projeté à l'occasion d'un festival franco-mexicain. Nota bene: sur cette face-là du globe, la programmation du festival est exclusivement française; j'en déduis que du côté pile, en terre gauloise (par Toutatis, la terre n'est-elle pas plate comme un sesterce?), vous pourrez bientôt goûter aux charmes exotiques du cinéma mexicain, en VO. N'ayez pas peur de l'espagnol, ça n'est que du latin légèrement gutural, rien de bien méchant. D'aucuns chicaneraient, certifiant que les espagnols ont quitté le mexique avec leur langue il y a deux siècles. N'empêche qu'ici on continue bel et bien à parler un certain castillan...
"La faute à Fidel" retrace un an de la vie d'une fillette, perturbée par l'irruption chez ses parents d'une soudaine passion communiste. Le cadre: la France des années 70 et 71, Paris, l'élection d'Allende au Chili, le franquisme, les frémissements du féminisme. Je n'en dis pas plus. C'est un film réussi, drôle, juste, émouvant. Qui a selon moi le mérite de montrer différents points de vue. Déjà sorti en DVD !
J'ai aussi beaucoup apprécié l'émission Duel sur la 3 de Christine Ockrent sur l'éducation primaire et secondaire en France. Les débats sont riches et bien orchestrés. Captivant car traite peu de politique, ou alors uniquement des objectifs de la réforme sur les questions de fond. Rien à redire sur le fait qu'Ockrent soit la femme d'un ministre du gouvernement, la polémique me semble stérile quand on traite de ce genre de sujets en présence d'experts libres d'interpeller le ministre de l'éducation (Xavier Darcos) et donc potentiels contradicteurs.
http://programmes.france3.fr/duel-sur-la-3/36117321-fr.php (pour voir l'émission)
N'allez pas croire avec tout ça que la France me manque. Un petit tout sur lemonde.fr, quelques articles sur les grèves, et hop, je redeviens l'apôtre du Mexique!
lundi 12 novembre 2007
c'est la reprise
Silence radio - touche à sa fin. Rompez la trêve.
Ce matin en me levant je me suis rappelé que j'avais un blog. Juste après j'ai pensé que derrière il y avait peut-être des gens impatients de le lire (allez soyons fous). Bon d'accord ça parait peu vraisemblable. Mais au fond je le fais aussi pour moi, écrire est une thérapie n'est-ce pas. Pourtant ça m'allait plutot bien de laisser le schmilblik en jachère pendant un mois... je sais c'est pas humain, je vous manque atrocement.
On va donc se remettre dans le bain tout doucement. Ah, vous avez jeté l'eau et le bébé ?
Je me suis amusé à relever quelques gallicismes pour vous distraire, Ladies & Gents. Pot-pourri des plus cocasses (car quand ça vient on ne s'y attend jamais!) :
- papel maché (prononcer matché) = papier mâché. je précise que le verbe machar n'existe absolument pas en espagnol, dit correctement ça ressemblerait à "papel mascado"
- caché (prononcer catché) = mot qui désigne la classe, l'élégance, le rafinement à la française, mais avec un côté clinquasse. Genre tu te ramènes en porsche à la fac, t'as du caché quoi. Vous l'aurez deviné, ça fait référence au mot français "cachet (avoir du)". Je me lasse pas de voir le mot sur les pubs du magazine ELLE, c'est tellement bête et touchant... Résultat, je l'utilises tout le temps !
- shantal (prononcer tchane'tal) = traduction du prénom Chantale. ça voyage mal effectivement. Bonne maman, j'en profite pour vous embrasser :)
- champán ( prononcer tchampaaaanne) = champagne ! c'est là qu'on se rend compte du gouffre qui sépare les Mexicains des Etats-uniens, qui eux font toujours l'effort de prononcer à la française
- grosso modo s'utilise aussi. Je sais, c'est pas franchement français, mais avant je le croyais.
Bon ça va on est réconciliés?
mercredi 24 octobre 2007
P'tite soeur!
Juste un petit post pour dire que je viens de faire le blog d'Anna Lia :
http://annalia-quebec.blogspot.com/
POur l'instant il n'y a rien mais ça ne saurait tarder...
http://annalia-quebec.blogspot.com/
POur l'instant il n'y a rien mais ça ne saurait tarder...
vendredi 19 octobre 2007
Cabinet des curiosités
Voici la suite un peu plus interactive de mon inventaire bizarroïde. Désormais JE prends des photos et VOUS devinez. Le gagnant de chaque épreuve aura un message à son nom, une vidéo personnalisée, voire un grain de maïs gravé de son prénom en mexicain ! Grosse organisation, hein? Merci à mes sponsors, Coca et Nike. On va y aller doucement pour se mettre en jambes. Pour répondre, pas de papier libre ni de CEDEX, un ptit commentaire suffit ;)
1) Que diable représentent ces sculptures en serviettes de bain? Décrivez pas à pas en espagnol le procédéde de confection en illustrant votre propos à l'aide de schémas. Inutile de fouiner sur le site de l'hotel Paraiso, il n'y en a pas!
2) A quoi peuvent bien servir ces petits sacs en plastique remplis d'eau, suspendus le long des terrasses des restaurants? (niveau expert)
transcription: "Dulces - Candies - Confitures"
(un des nombreux cadeaux de l'avion)
jeudi 18 octobre 2007
Vendredi Snorkeling ou la vie sauvage
Vendredi aprem on est allés faire du snorkeling dans les Cenotes (cavernes d'eau douce regorgeant de formations géologiques étonnantes). Après pas mal de tractations machiavéliques, j'ai réussi à convaincre Cam de m'accompagner. On en a pris plein les yeux, c'était vraiment magnifique de voir tous ces stalagtites/mites dans un environnement aquatique. Flotter au dessus d'un tel spectacle procure des sensations pures ! j'avais vraiment l'impression de faire partie d'une expédition de plongeurs à la recherche d'une épave dans les fonds marins...
Sans flash, sans artifice. Elle est floue mais on se rend bien compte de l'atmosphère, des beaux tons de lumière et de la clarté de l'eau.
tandis que le flash noircit le tableau et fait mal aux yeux
Ceci est une racine ! Elles permettent aux arbres situés 10m plus haut de boire l'eau des Cenotes. Ce qui est fou c'est qu'elles transpercent la pierre pour arriver jusque là.. elles se glissent dans les moindres interstices avec leurs têtes hydrophiles et s'arrêtent tout net dès qu'elle atteignent la surface de l'eau!
Comme ne le laissaient pas présager les brochures touristiques rutilantes made in USA, une sortie aux Cenotes n'est pas un long fleuve tranquille. C'est même complètement Roots. En entrée: parcours de 20 minutes debout à l'arrière d'une vieille carcasse (ci-dessus) sur un chemin de pierre comparable à une succession ininterrompue de dos d'âne. A bord de la Papamobile (c'est son petit nom), Camille a failli me tuer: la dernière chose à faire était de la ballotter dans tous les sens comme un milk shake, elle m'avait mis au parfum depuis le début. Pas vraiment l'aprem relax que nous avait vendu la gérante de l'hôtel... A ce moment précis, je priais de toutes mes forces pour que tout ça reste une bonne vieille anecdote à raconter à mon neveu 10 ans plus tard. Gros soulagement à l'arrêt du moteur, mais de courte durée. En pleine jungle, on s'est évidemment faits charger par les moustiques. En nous voyant nous trémousser en vain pour les chasser, comme secoués de TOC, le guide nous a tendu des feuilles d'arbre à mâcher (sic, & sick) pour en enduire notre corps. En deux minutes on était repeints des pieds à la tête! Au contact de la salive ou de l'air, la résine contenue dans les feuilles vire au marron... résultat des courses: un insecticide économique qui fait aussi camouflage :)
tandis que le flash noircit le tableau et fait mal aux yeux
Ceci est une racine ! Elles permettent aux arbres situés 10m plus haut de boire l'eau des Cenotes. Ce qui est fou c'est qu'elles transpercent la pierre pour arriver jusque là.. elles se glissent dans les moindres interstices avec leurs têtes hydrophiles et s'arrêtent tout net dès qu'elle atteignent la surface de l'eau!
Comme ne le laissaient pas présager les brochures touristiques rutilantes made in USA, une sortie aux Cenotes n'est pas un long fleuve tranquille. C'est même complètement Roots. En entrée: parcours de 20 minutes debout à l'arrière d'une vieille carcasse (ci-dessus) sur un chemin de pierre comparable à une succession ininterrompue de dos d'âne. A bord de la Papamobile (c'est son petit nom), Camille a failli me tuer: la dernière chose à faire était de la ballotter dans tous les sens comme un milk shake, elle m'avait mis au parfum depuis le début. Pas vraiment l'aprem relax que nous avait vendu la gérante de l'hôtel... A ce moment précis, je priais de toutes mes forces pour que tout ça reste une bonne vieille anecdote à raconter à mon neveu 10 ans plus tard. Gros soulagement à l'arrêt du moteur, mais de courte durée. En pleine jungle, on s'est évidemment faits charger par les moustiques. En nous voyant nous trémousser en vain pour les chasser, comme secoués de TOC, le guide nous a tendu des feuilles d'arbre à mâcher (sic, & sick) pour en enduire notre corps. En deux minutes on était repeints des pieds à la tête! Au contact de la salive ou de l'air, la résine contenue dans les feuilles vire au marron... résultat des courses: un insecticide économique qui fait aussi camouflage :)
Oh mais non, c'est pas fini... Au moment de chausser masque & tubas, il a fallu cracher dans le masque HAHAHA. Le guide a dû se montrer diplomate pour qu'on accepte de le faire. C'est un peu crado mais bon ça évite la formation de buée, et ça marche bougrement bien! Il a aussi plu sur tout le trajet du retour... A la fin, le guide a encore eu l'audace d'en appeler à notre bon coeur, requête à laquelle nous avons accedé sans hésiter, tant la visite des cavernes était passionante !
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